"Seigneurs chevaliers et écuyers,
vous tous qui, parmi les délices de fortune, espérez
la victoire par la trempe de vos armes, au nom de Dieu et de
la Sainte Vierge, on vous fait savoir la très grande
joute qui sera frappé et maintenue par le très
haut et redouté seigneur dont vous voyez les armoiries,
laquelle joute sera ouverte à tous venants, et prouesse
y sera vendue et achetée au fer et à l'acier.
Le premier jour on y combattra à trois coups de lance
et à douze coups d'épées, le tout à
cheval, et portant armes courtoises non effilées et mi-tranchantes.
Il est défendu, comme à l'ordinaire, entre loyaux
chevaliers, de férir le coursier de son adversaire, de
frapper icelui au visage, de lui causer affolure de membres,
et de courir sur après le cri de merci. Le prix, pour
le mieux faisant, sera un plumail flottant au moindre souffle
et un bracelet d'or émaillé, à la livrée
du prince et du poids de soixante écus.
" Le second jour les tenants jouteront à
pied et lance en arrêt. Après les lances, il y
aura assaut à coups de hache et à la discrétion
des juges du camp. Le prix du plus vaillant sera un rubis de
cent écus et un cygne d'argent.
"Le troisième jour se verra castille
et behours (vraie bataille). Le moitié des chevaliers
combattra l'une contre l'autre. Les vainqueurs feront des prisonniers,
qu'ils amèneront aux pieds des dames. Le prix sera une
armure complète, et un palefroi avec sa houssure d'or.
" Vous donc qui désir avez de tournoyer,
êtres tenus de vous rendre à … (lieux) …, quatre
jours avant les joutes, pour exposer vos blasons aux palais,
abbayes et autres édifices voisins des lices. Voici ce
que vous annonce, en outre la royale ordonnance …" (+ énnoncé
des lois et ordonnances sur les tournois).
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