Privilèges et droits féodaux

Consacrés par un long usage, on peut réduire les droits féodaux à quinze

  1. Droit des trésors : donne le droit aux comptes et aux ducs de s'approprier toute matière métallique trouvée dans leurs domaines. Ce privilège pose beaucoup de problèmes. Surtout lorsqu'un puissant vassal du seigneur veut garder le trésor qu'il a trouvé !
  2. De varech ou des naufrages : s'exerce au bort de la mer. Bien qu'il ne soit qu'un acte de barbarie, de vol, il n'en est pas moins réclamé aussi avidement par l'église que par les barons.
  3. D'établissement de foires ou de marchés : où sur chaque somme et chaque bête vendue les féodaux se réservent une part. Mais aussi pour chaque sac de blé ou charge de sel.
  4. De représailles ou de marque : droit teinté de violence,  il n'est possible d'y recourir théoriquement qu'après jugement. Bien souvent hélas, les féodaux outrepassés cette formalité.
  5. De chasse : monopole des nobles, tout vilain braconnier était sévèrement châtié et généralement par une pendaison bien sentie. Le corps du malheureux finissait son existence sur les gibiers de potence. La sentence était d'autant plus dure que le gibier pris était gros. Bien souvent, les nobles en abusaient.
  6. De ressort : Il est possible aux féodaux de porter plainte auprès du roi qui, seul, avait d'autorité force justice. Ainsi pouvaient-ils eux aussi déposer plainte contre un pair. Souvent l'autorité du suzerain était vivement refusée, le prétexte étant que seuls les pairs peuvent juger leurs pairs.
  7. De sauf-conduit ou de guidage : il appartenaient uniquement aux chevaliers
  8. De noces ou de marquette ou encore appelé "prima nocte" : obligeait les époux à subir le plus grand des outrages : " - Exhibere debedant Domino virgines nupturas qui primus illas vitiaret". Il était cependant rachetable … Ce fut en France que ce privilège fut réclamé haut et fort par LE CLERGE MEME. Le seigneur peut vérifier la virginité de la femme qui vient de se marier comme il lui plaît !
  9. De couronne : était un cercle d'or surmonté de roses d'or et ou d'argent qu'on offrait au duc le jour de son sacre.
  10. De sceau : dans la finance pour l'octroi des chartes et pour sceller des écrits.
  11. De justice : dans le pouvoir inhérent au fief. Le fiéfé chevalier pouvait rendre basse justice sur tous ses sujets sauf sur ses pairs.
  12. De péage ou d'aubaine : pour les marchands qui passent sous les tours des féodaux ou sur les ponts et autres routes.
  13. De vente : une obole était versée en sus pour chaque ballot descendu de la chariotte et destiné à être vendu.
  14. Des armes : ils étaient seuls autorisés à porter les armes.
  15. Du combat singulier : est un droit qu'il donnait au non féodaux lorsque ces derniers étaient pris à partie par un noble.
     

D'autres privilèges eurent leur droit à l'existence en fonction des périodes et des féodaux. L'exemption de la gabelle, du logement des gens de guerre, de la milice et de tous les fardeaux que le fisc faisait peser si lourdement sur les taillables, constitué un des derniers et des meilleurs privilèges.

Les Redevances

Les redevances regroupées tout ce que les nobles exigés de la classe servile. Elles étaient innombrables et chiffrés en deniers voire plus pour les amendes que nombreux devaient acquitter.

Exemples :
Pour blâme ou plainte : 10 deniers.
Querelle sanglante : 60 sols et 1 denier.
Si le sang n'avait pas coulé : 7 sols.
Droit au four : le 16ème pain était pour le seigneur.
Vente de blé : 43 setiers du seigle : 6 setiers d'avoine 161 setiers de fèves : 3 setiers, de châtaignes, 3 setiers, de cire, une livre, de chapons, 8; de gelines, 17; de vin, 37 sommades ou charges

En outre, le châtelain prélevait : la prévôté, le péage du sel, la coutume des foires appelée liède, la coutume des cuirs, des blés, des noix, consistant dans une poignée (encore appelée la Havée) prise sur chaque sac, la coutume des aulx et des oignons, celle des poteries, le droit de la rivière, celui de la chasse qui donnait au seigneur le quartier de devant de chaque bête rouge et de chaque bête noire la tête et les quatre pieds, la dîme de tous les blés et de tous les vins, et 15 livres par moulin.

Sans compter les sommes qu'il percevait pour telle ou telle fête des saints.

à suivre...

 Gilles